Mode de transport hybride et en vogue dans les métropoles intermédiaires et les villes moyennes, le « trambus » ou « Bus à Haut Niveau de Service » devrait faire son apparition à Rennes et dans l'agglomération d'ici à 2030. Concrètement, de quoi s'agit-il ? Les résultats de l'étude de faisabilité ont été présentés ce jeudi 17 novembre lors du conseil métropolitain. Au total, 4 lignes de trambus sont prévues. Elles desserviront 200.000 habitants et 135.000 emplois. Elles complèteront les lignes de métro et permettront d'irriguer certaines villes de première couronne.
Le trambus est en réalité un bus électrique articulé à l'allure d'un tramway qui circule sur une voie bitumée classique. Il « combine les avantages du tramway à la souplesse d'un bus » selon Rennes Métropole. Plus économique et plus ajustable qu'un tramway sur fer, il bénéficiera à Rennes d'une priorité aux feux rouges et de portions de voies dédiées à l'image de l'axe est-ouest entre le mail François Mitterrand et Cesson-Sévigné où des centaines de bus circulent déjà quotidiennement. Quatre lignes, jalonnées par une centaine de stations, sont annoncées. Aux heures de pointe, un passage toutes les 6 minutes est prévu, fréquence digne d'une ligne de tramway. Le tout nécessitera un investissement d'environ 200 millions d'euros. Les premiers travaux sont annoncés pour 2025 pour une mise en service entre 2027 et 2030 selon les lignes. A terme, 90.000 voyageurs quotidiens devraient emprunter les 4 lignes, soit l'équivalent d'une troisième ligne de métro.
Cette première ligne reprendra le tracé de la ligne Chronostar actuelle C4, la plus fréquentée du réseau Star, qui sera transformée en ligne de trambus. Elle desservira la ZA Nord à Saint-Grégoire, les centres commerciaux Leclerc et grand Quartier, Beauregard, le campus de Villejean, le centre de Rennes, le quartier de Baud-Chardonnet, le campus de Beaulieu et la ZA Saint-Sulpice au nord d'Atalante Beaulieu. Elle sera jumelée avec la ligne T2 entre le mail François Mitterrand et Tournebride. Sur cet axe, un trambus passera donc toutes les 3 minutes aux heures de pointe. Digne d'un métro !
Cette seconde ligne apparait comme une évidence puisqu'elle reprend en grande partie l'axe est-ouest déjà en service entre Rennes et le centre de Cesson-Sévigné. Elle traversera le coeur de la métropole entre la très embouteillée route de Lorient et le centre commercial Carrefour à Cesson-Sévigné via le mail François Mitterand, République, les quais, Baud-Chardonnet et Tournebride. Sa portion centrale sera partagée avec la ligne T1. A l'ouest, la ligne partagera la voie réservée aux transports en commun, avec les autres lignes de bus, les cars BreizhGo et les véhicules en covoiturage.
Initialement, il était prévu deux lignes distinctes, une vers Chantepie et l'autre vers le centre de Saint-Grégoire. Finalement, elles seront fusionnées et ne feront qu'une qui desservira la gare et le centre de Rennes. Depuis Chantepie, elle reprendra l'actuelle ligne C1 via la rue de Chateaugiron. Plus au nord, elle reprendra le tracé de la ligne C2. La ligne permettra de desservir des quartiers denses éloignés du métro. Les gains de temps seront importants pour les habitants avec une fréquence de passage toutes les 6 minutes en heures de pointe et toutes les 10 minutes en heures creuses. Deux parc-relais sont prévus au niveau des terminus de la ligne.
Ce sera la seule ligne qui ne passera pas par la ville centre de Rennes. La T4 reliera le terminus « Gaité » de la ligne B du métro à Bruz au sud-ouest de la métropole via de nombreux équipements structurants comme l'aéroport, le Parc-Expo et le campus de Kerlann. Une voie dédiée au trambus sera créée sur l'avenue Roger Dodin, particulièrement embouteillée, qui traverse le centre de Saint-Jacques. Un parc-relais est prévu au croisement de la RD 34 et de la RD 177. L'aménagement prévoira un accès direct au parking depuis l'échangeur et un passage du Trambus toutes les 6 minutes en heures de pointe et toutes les 10 minutes en heures creuses. Des variantes concernant la traversée de la ville de Bruz sont encore à l'étude et seront à approfondir par les études opérationnelles.