Une première place dont Rennes ce serait bien passée. En Septembre 2021, la capitale bretonne arrivait en tête des villes les plus embouteillées de France dans le classement du magazine Auto Plus réalisé à partir des données du système GPS Coyotte. Les automobilistes de la région rennaise ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Beaucoup remarquent une hausse des congestions routières depuis la rentée : En septembre, ils auraient perdu 18 heures dans les bouchons, soit plus que Marseille, Paris, Lyon ou Bordeaux ! Alors que la fréquentation des transports en commun n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant-crise, la circulation sur la rocade de Rennes dépasse désormais son niveau de 2019 avec 5000 à 6000 véhicules quotidiens supplémentaires.
Que faire ? Le mardi 23 novembre, Rennes Métropole, le Conseil Régional, le Conseil Départemental et la DIR Ouest ont présenté le nouveau « Schéma directeur d’agglomération de gestion du trafic ». Concrètement, une liste de mesure a été annoncée pour tenter de diminuer la congestion routière sur la rocade et sur les axes pénétrants : création de voies express sur les 4x4 voies pénétrantes, installation de 8 feux tricolores entre les portes de Cleunay et de Beaulieu pour réguler les voitures entrant sur la rocade, création de nouvelles voies d’entrecroisement entre les portes de Villejean et de Beauregard et entre les portes de Bréquigny et de Nantes, réaménagement des portes des Loges, de Villejean et de Cleunay pour y fluidifier la circulation… Ces mesures devraient être mises en place d’ici à 2024 et coûter près de 25 millions d’euros.
Nécessité ? Gabegie financière ? Sur Twitter, les avis divergent et ces mesures ne semblent pas faire l’unanimité.
Ailleurs en Europe, les métropoles concernées par ces problèmes de congestion routière ont également tenté de trouver le remède miracle face à ce mal urbain du 21ème siècle. Tour d’horizon européen des mesures qui semblent fonctionner.
Transports - Feux tricolores, voies réservées aux bus, voies d’entrecroisement, réaménagement de certaines portes… Pensez-vous que les mesures annoncées permettront de solutionner la saturation de la rocade de #Rennes ?
— We love Rennes (@rennes_we) November 25, 2021
Depuis 2006, Stockholm s’est dotée d’un système de péage urbain. Le principe ? Un « cordon » entoure le centre de la capitale suédoise, soit 35 km2 et 280.000 habitants. Certains jours, sur des plages horaires précises, chaque véhicule franchissant ce cordon doit s’acquitter d’une taxe de congestion routière. Objectif ? Réduire les embouteillages et améliorer la qualité de l’air. Ce péage urbain a d’ailleurs été validé par les habitants de Stockholm lors d’un référendum organisé sept mois après sa mise en service.
L’accès en voiture est donc rendu payant du lundi au vendredi de 6H à 18H30. Le prix varie entre 0.90€ et 3€40 selon l’heure de passage avec un plafond quotidien à 5€80. L’accès au périmètre payant est rendu gratuit le soir, les week-ends, les jours fériés, la veilles des jours fériés et durant le mois de juillet. Le péage s’effectue par de grands portiques qui enregistrent les plaques d’immatriculation.
Et visiblement, ça marche. A Stockholm, le nombre de voitures a été réduit de 30% en dix ans alors que, sur la même période, le nombre d’habitants a augmenté de 22%. L’idée a d’ailleurs fait des émules dans le pays. En 2013, Göteborg, deuxième ville suédoise, d’une taille plus ou moins identique à Rennes, a elle aussi instauré un péage urbain.
La régulation dynamique du trafic routier se met progressivement en place autour de certaines grandes villes. Le principe ? Adapter la vitesse maximale autorisée en fonction de l’affluence. Autour de Lille, cette modulation a été instaurée sur un premier tronçon de l’A25 avant d’être allongée jusqu’au périphérique sud de la capitale des Flandres. En cas de fortes affluences, la vitesse réglementaire peut donc être diminuée de 130 à 110 voire 90 km/h pour les tronçons limités 130km/h et de 110 à 90 voire 70 km/h pour ceux limités à 110km/h.
Reprenant la théorie de l’entonnoir, cette mesure semble faire ses preuves. A Lille, le gain de temps est estimé à 2 minutes pour un trajet de 8 kilomètres. Suffisant pour mettre fin à des embouteillages chroniques sur un anneau périphérique ?
Tout le monde connait le péage où l'automobiliste doit s'acquitter d'une somme d'argent pour utiliser une infrastructure routière. En 2008, les Pays-Bas ont inventé le « spits mijden » ou lissage de pic où l’automobiliste reçoit de l’argent pour ne pas utiliser sa voiture aux heures de pointe ! Concrètement, ce sont des caméras qui sont chargées d’identifier les automobilistes et de contrôler les fraudes. Les automobilistes peuvent alors choisir un autre mode de transport (bus, tram, métro, vélo, marche à pied…) ou décaler l’heure de leur trajet.
Dans la région de Rotterdam, 20.000 personnes participent à ce programme de péage positif aux heures de pointe qui a permis de réduire le trafic routier de plus de 5%, baisse suffisante pour désengorger les axes les plus embouteillés. La mesure semble d’ailleurs changer durablement les habitudes : un an après l’arrêt du programme, 80% des participants conservent leurs nouvelles habitudes de déplacement.
Alors que la polémique fait rage au sein de la population comme au niveau politique, les embouteillages rennais pourraient heureusement marquer le pas dès 2022. Pourquoi donc ? Grâce à l’inauguration de la ligne B du métro qui devrait permettre « d’évaporer » 50.000 véhicules par jour et de redéployer une partie du réseau de bus en extra-rocade pour y rendre les transports en commun plus attractifs entre Rennes et ses couronnes.